Quand je vois les groupes de touristes débarquer dans mon pays “ en développement ” et investir leurs lieux de villégiature protégés et paradisiaques, on mesure l’écart insensé qui existe entre les “gens du Nord et les gens du Sud”. Comment faire pour que les deux mondes se rencontrent ? Une idée très simple au départ : et si je leur faisais passer un peu de temps à comprendre ce qui se passe dans mon pays. C’est en fait une façon de se rappeler que ce pays qu’ils visitent est aussi habité par des hommes, des femmes et des enfants qui ne sont pas les figurants d’un décor organisé pour leur plaisir ! Si on voyage avec des militants du monde associatif, la question ne se pose pas, la volonté de rencontrer et d’échanger est le fondement même du voyage. Mais quand il s’agit de touristes à qui l’on propose avant tout du rêve et de l’évasion, trop souvent, la relation des voyageurs à ceux qui les accueillent ne dépasse pas la relation de client à fournisseur. C’est précisément cette relation, cette ouverture à l’autre qu’il faut enrichir ; le “ autrement ” de Voyager autrement est dans cette attitude. je ne fais ni misérabilisme ni voyeurisme, je veux vous faire voyager les yeux ouverts : il vaut mieux apprendre à regarder plutôt que d’être indifférents. Mon ambition est d’enrichir la compréhension des régions que nous visitons, grâce à l’éclairage et à l’expérience que nous font partager ceux qui nous accueillent et je propose cette démarche aux voyageurs - je préfère ce terme à celui de touristes - qui souhaitent voyager autrement et qui sont heureux de passer un peu de temps pour comprendre comment vivent ceux qu’ils croisent.